Vendredi, le Conseil d’État a pris la décision de suspendre la chasse à la tourterelle des bois pour la saison 2020-2021.
Un choix qui va à l’encontre du gouvernement. Ces 40 dernières années, la population de cet oiseau migrateur a chuté de près de 80% en Europe.
Le 27 août, le ministère de la Transition écologique avait pris un arrêté autorisant le tir de 17 460 tourterelles des bois.
Plusieurs associations, dont la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et l’association One Voice, s’y étaient alors opposées et avaient décidé de porter l’affaire devant le Conseil d’État. Une action qui a porté ses fruits puisque ce dernier a suspendu l’exécution de cet arrêté.
Le juge des référés du Conseil d’État suspend l’autorisation de la chasse de la tourterelle des bois pour la saison 2020-2021 >> https://t.co/4CIiivnTOP pic.twitter.com/FYUmns77aL
— Conseil d'État (@Conseil_Etat) September 11, 2020
L'espèce a diminué de 80% en 15 ans
Le nombre d’animaux pouvant être tués est déterminé après une expertise scientifique sur l’état de conservation de chaque espèce. En 2019, un comité scientifique préconisait l’arrêt de la chasse à la tourterelle des bois, ou, au pire de tuer 1,3% des effectifs estimés en France, c’est-à-dire 18 300 oiseaux.
Dans leur communiqué, le juge des référés du Conseil d’État indique que « l’espèce a diminué de près de 80% en 15 ans, que les experts recommandent l'interdiction de la chasse de cet oiseau sauvage et que le Gouvernement n'a pas apporté d'élément permettant de justifier son autorisation ».
« Le quota de prélèvements fixés par l'arrêté, en très légère diminution par rapport à l'année précédente, avait été uniquement déterminé au regard du constat d'une baisse tendancielle de la population européenne sur les décennies passées. Or, selon le juge des référés, un tel constat aurait dû conduire le gouvernement à interdire la chasse à la tourterelle des bois, et non à réduire proportionnellement le quota maximal de prélèvements », selon le même communiqué.
Une décision qui devrait ravir les défenseurs de la cause animale, deux semaines après l'interdiction de la chasse à la glu.