Le Président français a donné son accord pour diminuer de moitié le coût du permis national de chasse. Il passera donc de 400 à 200 euros par an. Une annonce qui réjouit les chasseurs, à l'origine de cette demande, autant qu'elle inquiète les défenseurs de l'environnement.
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Une fleur faite aux chasseurs. Emmanuel Macron a accepté de diviser par deux le prix du permis national de chasse, passant ainsi de 400 à 200 euros. « Le chef de l’État a validé le permis national à 200 euros », a déclaré sur BFMTV Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), après une réunion – la deuxième en six mois - à l'Élysée ce lundi 27 août.
Cette baisse, qui était vivement réclamée par les chasseurs, concerne uniquement le permis national qui, contrairement à celui départemental, autorise la chasse sur tout le territoire français. Ce document n’est possédé que par environ 10 % du quelque 1,2 million de Français qui s'adonnent à cette pratique chaque année. Un chiffre qui diminue nettement puisqu'on comptait 2,4 millions d'adeptes au milieu des années 1970.
Vers une « gestion adaptative »
Cette mesure s'inscrit dans une plus vaste réforme de la chasse, précédemment annoncée par le gouvernement. En plus de diviser le coût du permis, une « gestion adaptative » des espèces chassables est prévue afin d'adapter les pratiques et les prélèvements autorisés. Elle repose sur un renforcement de la collecte des données sur l’état de conservation des espèces et sur les prélèvements des chasseurs. Ces derniers espèrent ainsi que certaines espèces aujourd'hui protégées, comme les cormorans, pourront être ajoutées à la liste.
Une perspective qui préoccupe les défenseurs de l'environnement, et notamment la Ligue pour la protection des oiseaux, qui voudrait uniquement une réduction des quotas de chasse existants. « En France, on chasse 64 espèces différentes d'oiseaux, tandis que dans le reste de l'Europe, la moyenne est de 14 espèces », a regretté Allain Bougrain-Dubourg, le président de cette association, lundi sur Franceinfo. « Parmi les 64 espèces chassées en France, il y en a 20 qui sont sur la liste rouge des espèces menacées » de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN), a-t-il dénoncé.
Un lien avec le départ de Nicolas Hulot ?
Au lendemain de la fameuse rencontre à l'Élysée sur la future réforme de la chasse, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui était présent, a annoncé qu’il quittait son poste, sans avoir même prévenu Emmanuel Macron ou le Premier ministre Édouard Philippe.
Après avoir annoncé cette « douloureuse » décision, l'écologiste a expliqué ce mardi 28 août sur France Inter les raisons de son départ. La présence d'un influent lobbyiste de la chasse « qui n'était pas invité » lors de la réunion aurait été l'élément de trop.
Il s'agit de Thierry Coste, un représentant de la puissante Fédération nationale des chasseurs. « Ça va paraître anecdotique mais pour moi c’était symptomatique et c’est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas comme ça devrait fonctionner », a expliqué l'ancien membre du gouvernement à propos de « la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir ».
Emmanuel Macron s’est par ailleurs dit favorable à la réouverture des chasses présidentielles, remplacées en 2010 par des « battues de régulation », allant ainsi encore un peu plus dans le sens des chasseurs.