Il y a deux mois, nous vous disions tout du service national universel obligatoire sur lequel planche le gouvernement, tout en expliquant que de nombreuses zones d’ombre demeuraient alors autour de celui-ci. Le général Daniel Menaouine, à la tête du groupe de travail supposé penser le service national universel, a rendu au gouvernement un rapport le définissant plus précisément jeudi 26 avril, et dont le contenu a été en partie dévoilé.
Dans les grandes lignes, le SNU se précise en théorie, mais les conditions pratiques d’exécution de celui-ci demeurent floues.
Le rapport ainsi rendu nous a permis d’apprendre notamment que le service national universel ne dispenserait pas un enseignement militaire, contrairement aux spéculations du plus grand nombre. Les soupçons d’une résurrection déguisée du service militaire obligatoire aboli par Jacques Chirac planaient en effet fortement sur le projet du gouvernement, dont il est dit aujourd’hui qu’il n’apprendra aucunement à se battre ou à utiliser des armes à feu, mais qu’il inculquera plutôt les gestes de premier secours, à l’instar de la Journée Défense et Citoyenneté, déjà en vigueur.
Bien sûr, la durée d’un mois du service national obligatoire devrait permettre un enseignement approfondi de ces gestes, ainsi que des activités sportives à tous les jeunes de 16 ans, garçons comme filles.
Ce service a aussi pour ambition de constituer une instruction civique de qualité amenée à faire comprendre les fondements de la République à des centaines de milliers de jeunes, pour un coût estimé au bas mot à 2,4 milliards d'euros. Les estimations les plus hautes avoisinent les 3,1 milliards d'euros, une somme importante dans un contexte budgétaire que l’on ne cesse de dire serré, le gouvernement demandant par exemple aux hôpitaux publics de réaliser 1,6 milliard d'euros d'économies.
Si nous ne savons toujours pas où seront accueillis tous les jeunes, où s’effectuera le service, le général Daniel Menaouine tient à ce que tous les adolescents soient regroupés ensemble pendant un mois en internat dans une logique de « brassage » censée rapprocher des personnes issues d’horizons sociaux très divers. Probablement considère-t-il que des amitiés naîtront entre les jeunes représentants de diverses classes sociales pour aboutir idéalement à un semblant de cohésion dans l’hexagone.
De manière générale, plus le projet se développe, plus il paraît s’éloigner des ambitions militaires de la promesse de campagne initiale d’Emmanuel Macron, très axée sur la défense du pays.
J'instaurerai un service national de durée courte, obligatoire et universel. #MacronDéfense pic.twitter.com/nadVgBNb6r
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 mars 2017