Il ne sera bientôt plus possible d'acheter des petits compagnons dans les animaleries et tout autre établissement de production d'animaux à la chaîne au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique compte en effet bannir la vente de chiots et chatons de moins de six mois par des vendeurs tiers. Un grand pas pour la lutte contre la maltraitance animale.
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Pour adopter un chien ou un chaton, il faudra désormais traiter directement avec les lieux d'élevage professionnel ou les refuges animaliers. L'objectif est de lutter contre les « conditions épouvantables » dans lesquelles les petites bêtes destinées à la vente peuvent vivre dans certaines fermes d'élevage intensif, a annoncé le ministère britannique de l'Environnement le mercredi 22 août. Une consultation sur le sujet a ainsi été lancée ce même jour et pourrait aboutir à l'adoption d'un texte bannissant cette pratique. La Californie a été l'une des premières à mettre en place cette interdiction en septembre 2017.
Une autre loi, effective dès le 1er octobre, interdira à des vendeurs tiers de proposer des chiots et des chatons âgés de moins de huit semaines, toujours dans l'optique de favoriser le bien-être des bêtes.
Le Secrétaire d'État à l'Environnement Michael Gove entend ainsi lutter contre « les séparations précoces des chiots et des chatons de leurs mères », fréquentes dans ces lieux, et « leur introduction dans des environnements nouveaux et inconnus et la probabilité accrue de voyages multiples que les chiots ou les chatons doivent entreprendre ». Autant de perturbations qui peuvent « contribuer à un début de vie chaotique et entraîner de graves problèmes de santé et un manque de socialisation », note le membre du Parlement. « Les personnes qui n'ont aucune considération pour le bien-être animal ne pourront plus profiter de ce marché déplorable », insiste-t-il.
Le cas de Lucy
Cette proposition de loi va dans la continuité d'une campagne de sensibilisation menée par l'association Pup Aid autour du cas de Lucy, une chienne maltraitée, forcée de mettre bas plusieurs fois par an dans une ferme d'élevage, et morte de ces conditions de vie. À la suite de cette histoire, qui avait ému tout le Royaume-Uni, une pétition adressée au Parlement britannique réclamant un meilleur encadrement de la vente d'animaux de compagnie avait recueilli près de 150 000 signatures.
On estime entre 40 000 et 80 000 le nombre de ces animaux vendus chaque année en Grande-Bretagne dans des boutiques et autres vendeurs tiers, même s'il n'y a pas de données exactes.
Dans le cadre de son programme de réforme du bien-être animal, le gouvernement introduit également des peines maximales plus élevées pouvant aller jusqu’à cinq ans pour les agresseurs d’animaux - la peine la plus sévère en Europe.