C'est avec humour que des avocats du barreau du Havre ont repris le très célèbre morceau d'Orelsan, « Basique », pour dénoncer la réforme de la nouvelle carte judiciaire.
Quoi de mieux d'user de l'humour pour faire passer des messages ? Ces avocats du barreau du Havre l'ont bien compris et ont décidé de taper fort pour faire exprimer leur mécontentement face à la réforme de la carte judiciaire dont Nicole Belloubet, Ministre de la justice, est l'initiatrice, dévoilée le 15 janvier 2018. Cette réforme aspire à « améliorer la proximité du réseau pour le bien commun et la proximité nécessaire au justiciable »
Les craintes des avocats ? Que les tribunaux perdent en activité et voir la une très proche fin de « la justice de proximité ». Sur une vidéo publiée sur Facebook, Pascale Guérard-Berquer, bâtonnier du barreau du Havre se confie : « Nos craintes qui sont parfaitement justifiées, c’est que nous avions une dynamique jusqu’alors avec 3 Tribunaux de Grande Instance en Seine-Maritime alors que le rapport prévoit qu’il n’y ait plus qu’un seul Tribunal Judiciaire Départemental alors que les deux autres tribunaux seraient dédiés au contentieux du quotidien où la représentation de l’avocat n’est pas obligatoire. Il est à craindre que nous ne soyons pas choisis pour être le tribunal judiciaire départemental. Or nous avons une telle proximité avec la population au Havre qu’il est inimaginable que le tribunal du Havre soit vidé de sa substance et que l’accès au juge ne soit pas assuré à cause de l’éloignement ».
Les avocats expliquent sur leur page Facebook les raisons de leurs inquiétudes et ainsi de leur prise de parole : « Pour que le tribunal de grande instance du Havre et tous les tribunaux de grande instance de France conservent le statut de tribunaux judiciaires de pleine compétence. Les avocats du Havre se mobilisent ! C’est simple, basique ! ». Le ton est donné.
Les punchlines sont réfléchies et concises. « La justice doit être à côté de chez toi, si non elle ne te sert à rien, simple. On veut de la justice de proximité, pas de la justice au rabais. On veut être jugé par les femmes d'honneur, pas par des ordinateurs » et de faire une référence à la justice qui se fait sur les réseaux sociaux : « Je préfère être relaxé devant un juge, pas prendre du ferme devant un écran. » Le refrain lui, martèle : « Manu t'a pas les bases... ». Au moins, ça a le mérite d'être clair.