Dans une vidéo tournée en caméra cachée en Thaïlande, une ONG britannique alerte sur le dressage des "éléphants à touristes".
Crédit Photo : MLADEN ANTONOV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Les images sont rapidement devenues virales.
Depuis des années, les défenseurs de la cause animale se battent contre une pratique bien connue de tous : les "éléphants à touristes".
Le groupe de défense des animaux britannique World Animal Protection (WAP) a filmé en caméra cachée les dessous de cette pratique jugée inhumaine et violente. La vidéo, diffusée ce mercredi 24 juin, a été tournée l’année dernière en Thaïlande.
Distressing content EVERY ELEPHANT in captivity at tourist venues has gone through the 'crush’. This cruel industry is part of the global wildlife trade. #EndWildlifeTrade pic.twitter.com/sQSWQc0oOb
— World Animal Protection (@MoveTheWorld) June 24, 2020
Le dresseur "brise l’esprit" de l’éléphant
Les images pointent du doigt la violence du dressage des éléphanteaux destinés à être employés comme de vulgaires attrape-touristes.
Comme n’importe quel animal, un éléphant n’obéit pas naturellement. Pour le dresser à des fins touristiques, le mahout (« dompteur ») utilise la technique du phajaan. Cette dernière consiste à « briser son esprit », comme l’explique la vidéo.
Pour ce faire, l’éléphanteau est arraché à sa mère dès son plus jeune âge. Le pachyderme est ensuite enfermé dans un enclos dans lequel il est attaché avec des chaînes et des cordes. Tout au long de son "apprentissage", le mammifère est maltraité et soumis à un stress permanent.
Par exemple, la vidéo montre le mahout piquer un jeune éléphant avec une tige surmontée d’une pointe aiguisée en métal pour lui faire comprendre les commandes de base. Conséquence : l’animal risque d’être blessé.
Crédit Photo : Keystone/EPA/Barbara Walton
« Le but est d’obtenir une domination complète grâce à des récompenses et des punitions. Il faut lui faire comprendre que désobéir est douloureux », explique Jan Schmidt-Burbach, de la WAP à l’Agence France-Presse (AFP). Le militant ne masque son dégoût concernant les nombreux « dommages physiques et psychologiques » infligés à l’animal.
3000 éléphants utilisés comme attractions touristiques
En Thaïlande, les "éléphants à touristes" représentent un business très lucratif. Chaque année, près de 3000 pachydermes transportent des touristes sur leur dos, se baignent avec eux et exécutent des tours devant un public.
Depuis la mise en place du confinement dans le pays, les éléphants ont pu retrouver un semblant de liberté. Faute de tourisme, plus d’un millier d’entre eux , menacés par la faim, ont fui les camps désertés pour regagner leur village natal. Une légère victoire pour les écologistes.
Crédit Photo : Mizuno555/Shutterstock
Ces derniers comptent profiter de la crise sanitaire pour améliorer les conditions de vie des éléphants domestiques dans le pays : « Il faut absolument promouvoir davantage un tourisme fondé uniquement sur l’observation », relève Jan Schmidt-Burbach.
D’après lui, le nombre d’éléphants élevés en captivité a bondi de 30 % au cours de ces trente dernières années.