Caresse de Tigre, un refuge qui recueille des fauves en Seine-Maritime, a reçu une plainte d'une association l'accusant de maltraitance. Treize lions et tigres ont été saisis, et l'enquête est toujours en cours.
À Arelaune-en-Seine, en Seine-Maritime, le refuge Caresse de Tigre est au cœur d'une vive polémique. Fondée par Brigitte Klimond, ancienne dresseuse de fauves, l'association recueille des félins jugés « trop vieux pour travailler dans un cirque et ne pouvant plus être dans un zoo », selon la gérante.
Crédit photo : Caresse de Tigre
Il y a un an, une plainte a été déposée par l'association Aves France, qui accuse les propriétaires de maltraiter les animaux.
Des accusations de maltraitance
En décembre 2019, Christophe Coret, le président de l'association Aves France, a porté plainte. Selon lui, Caresse de Tigre se présente comme un refuge mais serait en fait un élevage, qui profiterait des dons des visiteurs pour faire un trafic de fauves en les vendant à des cirques.
Crédit photo : Caresse de Tigre
De plus, le public qui visite le refuge peut entrer dans les cages de lionceaux pour les toucher, ce qui nuirait aux félins.
« Ce sont des pratiques interdites car elles participent au processus d'imprégnation des félins, qui seront ensuite remis dans l'industrie du divertissement quand ils seront plus grands », affirme le président.
Enfin, une vidéo aurait également été publiée, montrant une lionne rouée de coups. Après un an d'investigation et de multiples visites incognito, Aves France a lancé une pétition demandant la fermeture du refuge.
Le 24 novembre dernier, la préfecture de Rouen a finalement décidé de retirer treize lions et tigres de la société.
Les gérants démentent les accusations
Brigitte Klimond, la propriétaire de Caresse de Tigre, a été choquée lorsqu'elle a appris ces accusations.
« Quand j'ai entendu le mot maltraitance, je me suis décomposée... Nous n'avons absolument rien à nous reprocher. Eux partent du principe que ce sont des animaux sauvages, mais ils sont nés en captivité, ils sont domestiqués. Et comme ils sont puissants, oui, il faut parfois sévir. De là à dire que c'est de la maltraitance... », se justifie-t-elle.
Crédit photo : Caresse de Tigre
Selon les gérants, il n'y aurait aucune reproduction dans le refuge puisque toutes les femelles seraient dotées d'un implant contraceptif, qui les empêcheraient d'avoir des bébés.
« Nous n'avons jamais vendu d'animaux à un cirque, on ne fait pas de reproduction ni de vente. Les deux derniers lionceaux nous ont été donnés par un ami, ils ne sont pas nés ici et ont été rejetés par leur mère. On en a gardé un et l'autre est parti chez un ami qui est un ancien dompteur », affirme Brigitte Klimond.
Face aux accusations d'Aves France, les propriétaires souhaitent déposer plainte pour diffamation.