@Ministère de la Santé
« S’aimer, s’éclater, s’oublier » « avec un amant, avec un ami, avec un inconnu », pour un « coup de foudre, un coup d’essai », un « coup d’un soir » tout en se protégeant, tel est le message délivré par cette campagne, qui met volontairement l’accent sur les différentes relations que nous pouvons avoir au cours d’une vie. Malgré cette campagne inclusive, une dizaine de maires de droite et d’associations catholiques sont montés au créneau, jugeant ces affiches passablement choquantes. Entre promotion de « l’adultère » et du « sexe compulsif », ces affiches donneraient, selon eux, une image principalement consumériste et éphémère d’une relation, loin de l’image traditionnelle du couple en tant que tel. À l’heure actuelle, plusieurs maires ont jugé bon de retirer les affiches afin de ne pas « heurter la sensibilité des plus jeunes ».
Mais ce qui semble surtout inquiéter, c’est la représentation de couples homosexuels sur ces affiches : sur les réseaux sociaux, une ribambelle de commentaires d’une violence rare sévit depuis quelques jours. Ce matin, le quotidien régional l’Union, dans son édition de Châlons-en-Champagne de ce matin, a pris l’initiative de publier un florilège des commentaires homophobes et racistes reçus sur sous un article traitant des dégradations des affiches. Relayée sur Twitter par France Info, la double page parle d’elle-même :
Le journal L'@UnionArdennais publie des commentaires homophobes de ses lecteurs pour les dénoncer - https://t.co/egsFsFkI0o pic.twitter.com/6dEv9aiZSK
— franceinfo (@franceinfo) 23 novembre 2016
Consternés, les internautes supplient d’ « arrêter de provoquer avec de telles photos », représentant des « détraqués mentaux ». Les noms, pseudos et les photos de profil des concernés n’ont volontairement pas été floutés : une façon de donner des visages à ces mots, à ces phrases postées sans aucune gêne. Fini, l’anonymat.
À l’heure où nous vous écrivons, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine affirme sur son compte Twitter vouloir saisir la Justice suite à la censure des affiches de la campagne :
Pour la santé publique et contre l'homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 22 novembre 2016