Un armateur français teste un biocarburant 90% moins polluant, fabriqué à partir de déchets

La compagnie maritime française a testé un biogazole de synthèse sur l’un de ses navires il y a deux mois. Ce biocarburant, 20% plus cher, est néanmoins prometteur puisqu’il émet 90% d’émissions polluantes en moins qu’un diesel classique.

Crédit : CFT/ Sogestran

Depuis février dernier, le groupe français Sogestran affiche fièrement sur l’un de ses navires une banderole, « biocarburant 100% biodéchets ». Concrètement, cela implique une diminution de 90% des émissions de CO2 de son automoteur le Sandre. Il y a deux ans, cette péniche de cinquante mètres de long effectuant des liaisons régulières en région parisienne pour les cimentiers testait le carburant à l’huile végétale fait à partir de colza.

Aujourd’hui, c’est grâce au biogazole de synthèse développé par la société finlandaise Neste Oil que le navire fonctionne. Fabriqué à Rotterdam, aux Pays-Bas, ce biogazole est issu du traitement des déchets comme l’huile végétale usagée ou encore les graisses animales, rappelle le quotidien La Tribune. Un procédé similaire qui rappelle celui utilisé il y a quelques jours lors de phases de test par un A380 d’Airbus. Ce dernier était parvenu à effectuer un vol sur Toulouse avec de l'huile de cuisson usagée.

Un biocarburant comme alternative au diesel

Cette envie de vouloir faire naviguer les automoteurs sur la Seine avec un biocarburant a été initiée par Sogestran. Pour ce faire, le groupe havrais s’est arrogé les services de la société rochelaise Altens qui distribue le mélange de biogazole sous le nom de PUR-XTL depuis Gennevilliers, où se trouve son dépôt. « C’est le premium du carburant alternatif dans le sens où il s’adapte à n’importe quel type de moteur fonctionnant au diesel sans surconsommation » se réjouit Etienne Valtel, son directeur.

Le recours à ce carburant PUR-XTL aurait un intérêt double selon Steve Labeylie, le responsable des relations institutionnelles de Sogestran : « Non seulement il est issu d’une filière de recyclage mais il peut être substitué au gazole point par point sans modifier le réglage du moteur ».

Une initiative qui permet ainsi de diminuer de près de 90% les rejets polluants comme les émissions de CO2, l’oxyde d’azote et certaines particules. D’autres tests doivent être effectués en attendant, pourquoi pas, d’étendre cette utilisation à un plus grand nombre de navires.

« Si nos clients nous suivent, cela pourrait devenir au moins une solution transitoire en attendant d’autres motorisations que nous n’aurons pas les moyens de déployer sur toute la flotte de la CFT [Compagnie Fluviale de Transport, soit 160 bateaux, ndlr] avant des années », poursuit Steve Labeylie.

Source : La Tribune
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