Embarquez avec nous pour découvrir toute l'histoire du skrei, un poisson pêché exclusivement dans les Îles Lofoten, au nord de la Norvège !
Henningsvær. Crédit : Célia Papaïx
"Est-ce que ça t’intéresse de partir en Norvège pour découvrir toute l’histoire du skrei ?" Il y a quelques jours, je recevais un appel pour me proposer de partir dans les Îles Lofoten, à la découverte de ce poisson d’excellence. Je n’ai pas longtemps hésité avant d’accepter (surtout quand j’ai vu sur Google les paysages que j’allais voir là-bas). Me voilà donc équipée pour partir au-dessus du cercle polaire arctique afin de vivre une expérience inoubliable.
Svolvær de jour. Crédit : Célia Papaïx
Svolvær de nuit. Crédit : Célia Papaïx
Trois avions (et une valise perdue) plus tard, on arrive à Svolvær, notre première étape. On est déjà émerveillés par ces paysages, entre montagnes enneigées et mer à perte de vue. On embarque à bord d’un bateau pour découvrir toute la beauté de ces îles au nord de la Norvège, là où le skrei vient se reproduire depuis des millénaires. Ce poisson, un cabillaud premium, nage dans les eaux glaciales tous les ans de janvier à avril environ, entre les zones côtières de Lofoten et Vesterålen, et vient y pondre ses œufs. C'est seulement à cette occasion qu'il est donc pêché en pleine mer. La migration du skrei, qu'on appelle aussi "miracle norvégien", a permis aux pêcheurs locaux de continuer à vivre dans ces territoires "hostiles", surtout à cette période de l’année où les autres sources de nourriture se font rares.
Quelque part entre Svolvær et Henningsvær. Crédit : Célia Papaïx
La pêche du skrei est exclusivement saisonnière et très contrôlée, dans un souci de durabilité et de préservation des ressources. Elle fait l’objet de nombreux contrôles, assurant alors un poisson de haute qualité. Bien installés (et bien couverts) dans notre embarcation, on découvre une vue unique, où les montagnes rencontrent la mer. Partout où nos yeux se posent, le spectacle est présent. On arrive enfin à Henningsvær, un petit village de pêcheurs (connu aussi pour son stade de foot, on vous met une photo ci-dessous pour comprendre).
Le village de pêcheurs Henningsvær. Crédit : Célia Papaïx
Le fameux stade de foot de Henningsvær. Crédit : iStock
On déguste notre premier fish and chips, au skrei bien évidemment. La chair du poisson est ultra-délicate, tendre et très savoureuse. On poursuit la visite de cette petite île, entre les maisons typiques de pêcheurs et les poissons suspendus pour sécher (il est ensuite revendu sous forme de "bacalhau"). On nous explique également que les œufs des poissons sont séchés dans un mélange de sucre et de sel pour être transformés ensuite en "kaviar". C’est un mets très fin, que l’on peut manger dès le petit-déjeuner.
Les poissons qui sèchent à Henningsvær. Crédit : Célia Papaïx
Ballstad. Crédit : Célia Papaïx
Direction Ballstad, une autre ville de pêcheurs, pour notre prochaine étape du voyage. On loge dans des anciennes cabanes de pêcheurs, entièrement réhabilitées avec une vue époustouflante. Lors de notre dîner, le chef nous propose plusieurs assiettes autour du skrei en démarrant par l’un des meilleurs morceaux : la langue. La texture, à la fois ferme et moelleuse, est pleine de saveurs. D’ailleurs, on apprend que ce sont les enfants qui coupent les langues des poissons lors de leurs vacances scolaires ou bien après l’école. C’est une vieille tradition, encore conservée aujourd’hui, pour permettre aux enfants de se faire un peu d’argent avant de se lancer dans la vie active.
Crédits : Kjell Ove Storvik, Norwegian Seafood Council
On poursuit le repas avec encore du skrei. C’est fondant en bouche, la chair est d’une délicatesse sans égale. Tout le monde est conquis ! La soirée se termine sur le plus beau des spectacles : des aurores boréales. Même si elles étaient assez discrètes, ces "lumières du nord", presque magiques, nous ont laissés sans voix. Maintenant qu’on a des étoiles dans les yeux, il est l’heure de se reposer, demain on part pêcher en pleine mer.
Les aurores boréales à Ballstad. Crédit : Célia Papaïx
On rencontre deux frères pêcheurs, qui vont nous faire découvrir leur métier (plus physique qu’il n’y paraît). Encore une fois, on se retrouve face à des paysages inoubliables, où les montagnes enneigées semblent pousser directement de la mer. Partout où on regarde, c’est magnifique. On s’arrête alors en pleine mer, on descend nos lignes et bingo : on trouve des skreis ! On rentre ensuite au port et on file dans un centre de préparation.
En pleine mer. Crédit : Célia Papaïx
La pêche du skrei. Crédit : Kjell Ove Storvik, Norwegian Seafood Council
Ici, les poissons sont donc préparés avant d’être expédiés partout dans le monde, et beaucoup en Europe (et notamment en Espagne). On trie alors toutes les parties : certaines sont conservées comme le foie pour l’huile de foie et les œufs pour le caviar. Le reste n’est pas jeté, on le transforme pour nourrir les animaux par exemple. Enfin, on contrôle les poissons qui seront certifiés et recevront, ou non, le label qualité Skrei. Et oui, n’est pas skrei qui veut ! Pour recevoir ce label, il faut suivre de nombreux critères très stricts et seuls les pêcheurs et exportateurs sous licences sont autorisés à commercialiser ce skrei premium.
Le label skrei. Crédit : Célia Papaïx
Pour les consommateurs, un seul moyen d’être sûr d’acheter du skrei : le poisson doit être étiqueté avec ce label de qualité. Sinon, ce n’est pas du skrei. Une fois que vous aurez goûté à sa chair charnue et très tendre, vous ne pourrez plus vous en passer !
C’est ainsi que ce voyage à la découverte du skrei se termine. On sait désormais (presque) tout sur ce poisson sauvage et on retient notamment que la pêche et la commercialisation du skrei sont ultra-contrôlées pour garantir une qualité d’exception. Il n’y a aucun élevage du skrei, le poisson migre naturellement dans les eaux des Îles Lofoten tous les ans, entre janvier et avril. Et il fait la fierté des habitants du nord de la Norvège !
Alors un conseil, si vous voyez du skrei chez votre poissonnier, on ne peut que vous recommander de goûter ce "miracle norvégien" !
Ballstad, au coucher de soleil. Crédit : Célia Papaïx
Article rédigé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Seafoood from Norway.