Le guide michelin a rendu son verdict 2 018 lors d'une cérémonie organisée à la Seine musicale à Boulogne. Un événement qui réservait son lot de surprises.
Comme chaque année, le guide michelin organisait sa grande remise de prix en invitant le gratin de la gastronomie française. Se voulant résolument plus moderne, le guide michelin a essayé tant bien que mal de donner un coup de jeune à l'heure où certains chefs menaçaient de rendre leurs étoiles (Marc Veyrat en pôle position). Certains ont décliné l'honneur suprême, comme Sébastien Bras, triplement étoilé depuis 1999 et qui évoquait une «tension perceptible». D'autres, comme Marc Veyrat, souhaitaient rendre leurs étoiles s'ils n'étaient pas gratifiés de la 3e étoile. Résultat ? L'homme au chapeau voit son restaurant de Manigod auréolé du fameux sésame, forçant son entrée dans ce cercle fermé. Christophe Bacquié attendait lui sa troisième étoile depuis dix ans, c'est désormais chose faite pour son restaurant situé à l’Hôtel du Castellet dans le Var, valorisant sa cuisine d'inspiration classique.
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Une tendance s'est dégagée pendant cette cérémonie, la consécration des chefs étrangers, notamment japonais. En effet, pas moins de cinq Japonais font partie des récompensés, Masafumi Hamano à Saint-Amour et Takao Takano à Lyon décrochent deux étoiles quand dans le même temps Takayuki Nameura (Montée, 14e), Takashi Kinoshita au Château de Courban (21), ou Ryhoei Kawasaki (Ken Kawasaki, 18e) en obtiennent une. D'autres nationalités sont représentées grâce au canadien Noam Gedalof ou le libanais Alan Geaam.
Et les femmes dans tout ça ?
Malgré la présence d'Anne-Sophie Pic en marraine de cérémonie, le guide michelin ne réserve pas la part belle aux femmes. Dans un milieu très masculin (sur 2 800 restaurants étoilés dans le monde, moins de 5 % sont dirigés par des femmes), voire macho, les femmes sont peu représentées et cette édition 2 018 ne déroge pas à la règle, avec seulement deux femmes nouvellement étoilées. Le directeur international des guides michelin, Michael Ellis, s'en défend en donnant les critères de sélection : «Ce n'est pas quelque chose que l'on prend en compte, les inspecteurs sont là pour vérifier la qualité de la cuisine, on ne regarde pas le sexe, ni l'origine, ni l'âge».
On notera donc le manque criant de renouveau, hormis pour les chefs étrangers, ainsi que cette volonté du guide michelin de ne froisser personne. L'association avec le guide du Fooding n'a presque rien changé, si ce n'est qu'elle a permis au chef Inaki Aizpitarte d'obtenir (enfin !) une première étoile dix ans après son titre de meilleure table 2007 décerné par… le Fooding ! Retrouvez le guide en kiosque dès le vendredi 9 février pour découvrir l'intégralité du classement pour l'édition 2 018.