Ça vous dit une escapade gourmande dans le Tennessee ? La terre de la country, du mac and cheese, des gombos frits mais surtout du Jack Daniel’s, où la boisson emblématique s’invite dans tous les recoins de la culture locale.
Le Tennessee n’est peut-être pas le plus grand état des États-Unis d’Amérique, pourtant, la richesse et la diversité de sa culture fait que sa simple évocation vous dise quelque chose. Si l’état voisin du Kentucky brille surtout pour son poulet frit, le Tennessee peut se vanter de contenir entre ses frontières les grandes villes de Memphis et de Nashville, deux lieux de pèlerinages respectivement pour les fans de blues et de country. On compte aussi parmi les grandes stars locales le Jack Daniel’s qui se sert à toutes les sauces : la boisson est chantée par les plus grands artistes rock ou rap du pays et du monde, des Rolling Stones à Booba, mais s’invite aussi en cuisine.
Crédits : Salim Berkoun
Que ce soit pour accompagner le repas (avec modération, forcément), ou pour donner du goût à vos recettes, le Jack Daniel’s est partout. Il est indispensable pour donner ce goût caramélisé bien distinctif à la sauce barbecue, grande spécialité locale. On y ajoute également une touche dans d’autres plats, comme la compotée d’oignons ou de pomme, qu’on peut servir avec une viande, mais aussi en dessert pour relever comme il faut une crème fouettée ou une préparation au caramel.
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Ce n’est donc pas une surprise si les grands clubs sportifs de Nashville sont sponsorisés par la boisson, et la distillerie originelle, un complexe qui s’étend sur plus de 8 km², est devenu avec le temps une vraie attraction touristique. Pour la trouver, il faut quitter le grand Nashville, direction Lynchburg, une petite bourgade de 6000 habitants dans le comté de Moore, centre historique du whisky emblématique.
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La légende raconte que le jeune Jack Daniel’s y a découvert une caverne contenant une eau pure, naturellement filtrée, qui lui permettrait de produire de façon constante un whisky de qualité. Nous sommes environ en 1875 et le jeune entrepreneur n’a que très peu d’expérience dans le domaine. L’histoire nous a depuis appris qu’il aurait reçu le soutien de Nearest Green, un esclave affranchi, expert en la matière. Ce dernier deviendra le premier « master distiller » de la marque, dans le jargon moderne, on dirait directeur du contrôle qualité. Ce serait donc lui qui aurait conçu ce goût si distinctif, qui est principalement dû à deux éléments, une filtration à travers du charbon de bois d’érable, et une composition qui penche plus vers le maïs et l’orge que le seigle, contrairement aux autres bourbons américains.
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Comme seuls les Américains savent le faire, la caverne d’où l’eau jaillit miraculeusement est toujours accessible aux quelque 250 000 visiteurs qui passent chaque année par l’usine, tout comme la petite maison qui servit de premier bureau à Jack. Depuis, la marque a bien grandi pour devenir la multinationale que l’on connaît aujourd’hui.
Cependant, Lynchburg reste un lieu de passage indispensable pour tous les fans de la marque, qui a su de par son impact culturel, créer une communauté fidèle autour de son nom et de son image.
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Ces histoires se racontent comme des souvenirs au restaurant Bobo’s. Fondé par Mary Bobo en 1907, cette ancienne pension de famille a été transformée en restaurant avec l’aide de la marque. Les repas se font en groupe, dans l’esprit sudiste, de grands plats sont servis et les clients dégustent en écoutant les histoires des hôtes, tous nés dans la ville, qui mêlent la grande histoire aux querelles de voisinage.
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On y apprend par exemple que la ville est un « dry county », de ces lieux qui ne vendent pas d’alcool, il n’y a donc pas de bars et la vente de bouteille est interdite sur plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Ces petits restaurants présents dans toute la campagne de l’état sont l’occasion de découvrir les spécialités locales, les gombos frits, le mac & cheese, le pain de viande à la sauce barbecue (enrichie en Jack Daniel’s) et en dessert, tarte au toffee servie avec une crème fouettée montée au « Tennessee Bourbon », histoire de rester dans la thématique.
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On peut pourtant comprendre la fidélité sincère qu’ont les habitants de cet état majoritairement rural à la marque. En plus d’encourager le tourisme, Jack Daniel’s « reste dans la région » et a inauguré en 2016 sa propre usine de barils sur la frontière avec l’Alabama.
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L’objectif était de maîtriser intégralement la production de sa boisson, pour faire vieillir ses quelque 2 millions de barils produits chaque année avec sérénité. Le Tennessee n’est peut-être pas le plus grand état américain, mais son histoire est terriblement riche, de la country de Nashville au Blues de Memphis, du fried chicken du Kentucky au nord, aux grand barbecues de l’Alabama au sud, le nom de Jack Daniel apparait partout, comme une évidence.
Crédits : Salim Berkoun