Un couple de trentenaires s’insurge face à la décision de l’état civil de refuser le prénom, d’origine occitane, de leur enfant à cause de son orthographe.
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Lissandre Varenne et Emilie Hilaire ne pensaient pas que le prénom de leur nouveau-né, Artús, allait causer tant de problèmes. Ce prénom occitan a pourtant été refusé par la mairie de Mende, en Lozère, où le garçon est né mi-décembre, rapporte le site TF1 info.
Seul le prénom, avec une orthographe différente de celle choisie par les parents, a pour l'instant été accepté. Mais le couple de trentenaires ne compte pas en rester là.
Un prénom qui ne respecte pas l’alphabet français
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Le prénom de l’enfant a été refusé à cause de l’accent aigu sur le « u » de Artús, qui n’existe pas dans l’alphabet français mais qui existe bel et bien dans la langue occitane. « C’est une incompréhension. Notre pays nous refuse notre culture, un prénom occitan », s’étonne Emilie, la maman.
La loi français stipule effectivement qu’un prénom attribué à un enfant peut être interdit par l’état civil s’il ne respecte pas l’alphabet français. Ce qui est le cas d'Artús.
« On a aujourd’hui des prénoms qui sont quasiment inventés et qui sont autorisés parce qu’ils respectent le cadre de l’utilisation de l’alphabet et des dérogations qui sont possibles », tente d’expliquer Laurent Suau, le maire de Mende.
« Il faut bien qu’on puisse reconnaître l’occitan, qui est une langue. Il faudrait qu’on puisse la reconnaître dans ce qu’elle est et dans son orthographe. Est-ce que cela fait du tort à l’enfant ? », réplique Jean-Louis Brenet, président de la confédération Calandreta, qui promeut l’enseignement bilingue occitan/ français à l’école.
Il y a quatre ans, des parents bretons étaient parvenus à obtenir une dérogation pour appeler leur fils Fañch, dont l’accent breton (le tilde) n’est pas non plus reconnu par la justice française.