États-Unis : 2 milliards de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés dans la nature, voici pourquoi

On vous explique pourquoi des centaines de millions de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchées dans la nature aux États-Unis.

L’annonce a de quoi faire frémir, mais les spécialistes se veulent rassurants !

Deux milliards de moustiques génétiquement modifiés vont prochainement être lâchés dans la nature en Californie, mais aussi en Floride, comme le rapportait USA Today le mois dernier.

N’ayez crainte, il ne s’agit nullement d’une invasion artificielle dont il faudrait se méfier mais bien d’une technique visant à bloquer… la reproduction de l’espèce « Aedes aegypti ».

Oui vous avez bien lu, contrairement aux apparences, ce procédé doit servir à réduire la population de ce moustique et non pas venir grossir ses rangs.

Crédit photo : istock

Pourquoi deux milliards de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés dans la nature, aux États-Unis ?

Il faut savoir en effet que cette variété (Aedes aegypti) s’avère vectrice de nombreuses maladies - telles que la dengue, la fièvre jaune, le Zika ou le chikungunya - et qu’elle est surtout responsable de 500 000 morts chaque année, ce qui en fait l’espèce la plus meurtrière pour l’homme.

C’est pourquoi l’entreprise Oxitec, une société britannique de biotechnologie a imaginé cette opération.

Mais comment ça marche ?

Tout d’abord, les moustiques qui vont être libérés sont tous des mâles génétiquement modifiés, dont la future progéniture ne pourra survivre au-delà du stade larvaire, ce qui entraînera de facto une chute brutale de la reproduction de l’espèce.

Ensuite, bien que diminuée, cette dernière ne sera pas éradiquée, ce qui n’altérera pas ou peu son rôle dans la chaîne alimentaire, d’autant que la modification génétique qu’elle aura subie n’implique pas l’introduction de produit cancérigène, selon Oxitec. Il n’y aurait donc aucun danger pour les prédateurs (comme la chauve-souris) qui se nourrissent habituellement de ces moustiques.

Enfin, l’être humain ne risquerait rien car seules les femelles piquent chez les moustiques.

Crédit photo : istock

D’autre part, la méthode présenterait un avantage certain pour la préservation de l’environnement car elle permettrait de limiter la population des moustiques sans assécher les zones humides et sans avoir recours aux insecticides néfastes.

Ce procédé a déjà été testé en 2021 dans l’archipel des Keys en Floride et les résultats ont été si probants que l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a décidé de valider le développement du projet.

La technique a toutefois ses détracteurs qui dénoncent un manque de recul évident mais aussi un risque de voir se développer une nouvelle espèce hybride de moustique.

Affaire à suivre !


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.