Puigdemont jubile : Les partis indépendantistes Catalans sont de nouveau majoritaires après les élections pour constituer le nouveau Parlement régional

Nouveau rebondissement dans le feuilleton Catalan : ce jeudi 21 décembre, les habitants de Catalogne étaient appelés à voter à nouveau, alors que de nouvelles élections ont été convoquées par Madrid pour réélire le Parlement de Catalogne. Le gouvernement régional avait en effet été dissous par le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, après que son président indépendantiste Carles Puigdemont a lancé un "référendum d'auto-détermination" avant de faire mine de proclamer l'indépendance de la Catalogne. La mise sous tutelle de Barcelone par Madrid devait donner lieu à des élections anticipées, entraînant l'élection d'un nouveau Parlement.

Problème :  les Catalans, qui ont voté cette fois massivement (82 %, un taux de participation historique), ont élu majoritairement des partis pro-indépendance. Depuis son exil à Bruxelles, Carles Puigdemont jubile.

Infographie : Demotivateur. Source des données : Le Monde, AFP

Selon les résultats provisoires, quasiment définitifs au lendemain de l'élection, les trois partis séparatistes conserveraient une nouvelle fois une majorité de sièges au Parlement, devant les trois partis favorables à l'union nationale.

Ainsi, le parti indépendantiste "Ensemble pour la Catalogne" du président déchu Carles Puigdemont obtiendrait encore 34 sièges. Dans le camp des partisans de l'indépendance, il serait rejoint par l'ERC (gauche) et le parti CUP (gauche radicale libertaire). Ensemble, les trois partis pro-indépendance rafleraient 70 sièges du parlement sur 135, et retrouveraient ainsi de nouveau la majorité parlementaire dont ils disposaient avant la dissolution du gouvernement et la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid.

Même s'il arrive en tête du scrutin avec près d'un quart des voix et obtiendrait 37 sièges, le parti centriste et libéral Ciudadanos ne parvient pas à faire pencher la balance dans le camp des unionistes. Il est rejoint par les socialistes du PSC (17 sièges) et par le PP, le parti du premier ministre Mariano Rajoy, qui ne récolterait que 3 sièges.

« Je veux féliciter le peuple catalan parce qu’il a donné une leçon au monde [...] une leçon de civisme et de démocratie ! » Depuis Bruxelles, Carles Puigdemont ne cache pas sa satisfaction, devant ce qu'il appelle "une victoire de la république Catalane" sur l’État espagnol.

Reste à savoir si la nouvelle majorité séparatiste poursuivra ou non la mise en application de l'indépendance de la Catalogne revendiquée par Puigdemont, ou préférera jouer la carte de la prudence. En effet, les partis indépendantistes pourraient utiliser leur position pour faire gracier le président destitué, ainsi que l'ancien vice-président Oriol Junqueras, actuellement emprisonné.

Pour Madrid, perdre la Catalogne reste une option très difficilement concevable : la région semi-autonome, qui représente quasiment 20% du PIB total du pays, constitue également, du point de vue géographique, l'un de ses principaux accès terrestres au reste de l'Europe. L'indépendance de la Catalogne plongerait l'Espagne dans la récession économique, une situation que Mariano Rajoy ne peut pas se permettre de risquer.


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