Les premiers réfugiés évacués depuis la Libye par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), devraient être prochainement accueillis en France. Originaires d’Érythrée, d’Éthiopie ou du Soudan, ces 25 personnes (dont 15 femmes et 4 enfants) s'étaient retrouvées coincées en Libye, dans une situation de très grande vulnérabilité, et ont subi de graves violences. Ils ont pu être évacués à Niamey, au Niger, par l'institution de l'ONU, et rejoindront prochainement un centre d'accueil spécial en France. La semaine dernière, un reportage de la chaîne CNN révélait des images choquantes qui confirmaient l'existence de ventes aux enchères de migrants en tant qu'esclaves, en Libye. Le travail des journalistes a conduit Tripoli à diligenter une enquête.
Camp de réfugiés au Soudan du Sud, en Févier 2017, pendant la guerre civile — Shutterstock
Ce lundi 20 novembre au matin, Pascal Brice, le directeur général de l’office français de protection de réfugiés et apatrides (Ofpra), a annoncé que la France s'apprêtait à accueillir ses premiers réfugiés évacués depuis la Libye par le HCR. Actuellement stationné à Niamey, un groupe de 25 personnes devrait être évacué en France d'ici janvier au plus tard.
Repérés pour leur besoin particulièrement urgent de protection, ils sortent pour la plupart d'un véritable parcours traumatique, ayant subi des tortures, des viols, ou encore des enlèvements d'enfants. Les 15 femmes du groupe ont « presque toutes été victimes de violences sexuelles », rapporte Monsieur Brice. Les violences subies, directement imputables à la fragilité de la situation de ces migrants, trouvent écho avec les récentes dénonciations de la pratique de l'esclavage dans le pays.
Véritable plaque tournante migratoire, la Libye représente également une étape particulièrement dangereuse pour les réfugiés qui espèrent traverser la Méditerranée pour ensuite rejoindre l'Europe.
Le but poursuivi par le HCR est de soustraire les réfugiés aux violences dans un premier temps en les plaçant dans un pays de transit tel que le Niger, afin de laisser le temps aux pays hôtes de s'organiser pour les accueillir dans des établissements adaptés. Les migrants seront hébergés dans un premier temps dans des structures collectives afin de faciliter leur insertion dans la société.
Le chiffre de 25 migrants peut sembler ridicule, une goutte d'eau si on se rapporte aux milliers de réfugiés qui transitent en Libye. Mais le HCR se montre confiant, et espère pouvoir renouveler ce type d'opération dans le futur.
La semaine dernière, un reportage de CNN montrait des images de migrants vendus en tant qu'esclaves en Libye. La vidéo avait provoqué une forte vague d'émotion, suscitant des réactions indignées de la part de la communauté internationale, et poussant finalement les autorités libyennes à mener une enquête.