La commune de Béziers a désormais 48h pour retirer la crèche de Noël installée dans la cour de l’hôtel de ville.
Et on reparle de Robert Ménard. Le nom du maire de Béziers (Hérault), qui n’en est pas à son coup d’essai, se retrouve de nouveau dans la rubrique judiciaire. La justice administrative vient en effet de lui adresser un ultimatum de 48h pour retirer la crèche de Noël qu’il a installée dans la cour d’honneur de sa mairie.
Quelques images de ladite #crèche interdite à #Béziers.
— Ville de Béziers (@VilleDeBeziers) 13 décembre 2018
Quelle menace des santons en terre cuite symbolisant la Nativité représentent-ils ??? pic.twitter.com/4eKeUh6VsW
« 2 000 euros d’amende par jour de retard »
Si d’aventure l’ex-journaliste et fondateur de « Reporters sans frontières » ne s’exécute pas, la commune devra s’acquitter d’une amende de « 2 000 euros par jour de retard », « à compter de la notification de l'ordonnance du tribunal », a indiqué jeudi 13 décembre la préfecture de l’Hérault.
« L’installation d’une telle crèche, à titre temporaire, à l’initiative d’une personne publique, dans un emplacement public, n’est légalement possible que lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse », a ainsi justifié le tribunal administratif.
La justice considère ainsi que la crèche, bien qu’installée à l’extérieur de l’hôtel de ville dans la cour d'honneur, « demeure toutefois dans l’enceinte du bâtiment public qui abrite le siège de la commune ». Sa présence dans un espace public et laïc ne peut donc être tolérée.
Ce n'est pas la première fois que Robert Ménard, coutumier des polémiques en tous genres, est épinglé pour des faits similaires. Un zèle qui ressemble davantage à de la provocation qu’à une réelle conviction.
Pour rappel, l’an dernier, celui qui avait été élu en 2014 sur une liste du Front national (RN aujourd’hui) s’était vu notifier le même ultimatum par le tribunal administratif de Montpellier, après avoir déjà installé une crèche au sein de la mairie. Une décision qui avait été motivée en vertu de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'État
Interrogé sur cette décision ce vendredi sur les ondes de Sud Radio, Robert Ménard a indiqué qu’il n’en ferait rien tant qu’on ne lui enverrait pas la police. « On nous demande de retirer la crèche en grande vitesse. Je n’ai jamais vu la justice, en 24h, se prononcer sur une question comme ça ! Une justice qui, en général est fort lente ! », a-t-til d'abord déploré.
« On l’a déplacé en dehors de la mairie et si ça ne plait pas au sous préfet il n a qu’à envoyer les forces de l’ordre » @RobertMenardFR #Beziers #creche
— Sud Radio (@SudRadio) 14 décembre 2018
« On a fait ça en urgence absolue comme s’il y avait un problème de sécurité (…) N'y a-t-il pas d'autres problèmes de sécurité ? Il me semble qu'il y a les 'gilets jaune', du terrorisme (...) les préfets n'ont rien d'autre à faire ? », s'est-il ensuite interrogé. « On a déplacé la crèche qui n'est plus dans le hall d'honneur de la mairie mais juste devant (...) J'attends et si ça ne plait pas à Monsieur le sous-préfet, il n a qu’à nous envoyer les forces de l’ordre, les CRS, la gendarmerie, le GIGN, le Raid », a-t-il surenchéri, non sans une certaine ironie.