Aux États-Unis, le gouvernement Trump prévoit de permettre aux chasseurs d'importer à nouveau leurs trophées d'éléphants tués au Zimbabwe ou en Zambie pour les ramener sur le sol américain. Pour accomplir cela, il va tout simplement annuler une loi mise en place par l'administration Obama en 2014 qui, justement, bannissait l'importation de ces trophées de chasse.
Défenses d'éléphant — Shutterstock
Chassés pour leur ivoire et soufrant de la réduction de leur habitat naturel, les éléphants sont aujourd'hui classés sur la liste des espèces en danger d'extinction. Pourtant, cela n'empêche pas certains états de délivrer des permis spéciaux, qui sont ensuite vendus à de riches touristes qui les tuent pour la chasse aux trophées. L'argument est le suivant : grâce aux sommes d'argent conséquentes apportées par ces chasseurs étrangers, et qui sont ensuite normalement reversées aux parcs, les pouvoirs publics bénéficient d'un budget supplémentaire, qui est censé bénéficier à la conservation de l'espèce tout entière.
C'est justement le discours mis en avant aujourd'hui par la Maison Blanche pour justifier la décision de revenir en arrière sur l'interdiction de l'importation des trophées de chasse. Les autorités états-uniennes ont en effet déclaré avoir obtenu « de nouvelles informations » de la part des gouvernements du Zimbabwe et de la Zambie, qui justifieraient l'idée d'annuler l'embargo mis en place par le gouvernement précédent.
« Une chasse sportive légale, bien régulée et faisant partie d'un solide programme de gestion peut bénéficier à la conservation de certaines espèces, en récompensant les communautés locales pour les motiver à faire le nécessaire pour préserver les espèces, et en fournissant de l'argent bien nécessaire aux programmes de conservation, » a déclaré dans un communiqué un porte-parole de l'United States Fish and Wildlife Service (USFWS), un organisme fédéral qui est chargé de la gestion de la faune et de réglementer la chasse aux États-Unis.
Chasseur et éléphant — Shutterstock
Pour l'instant, seuls les éléphants du Zimbabwe et de la Zambie seraient concernés. Aux États-Unis, la levée de l'interdiction n'a pas encore été officiellement annoncée au public, et la date de l'application concrète d'une telle mesure n'est pas encore clairement définie... Cependant, cette volonté du gouvernement aurait cette semaine été évoquée au cours d'un forum consacré à la faune sauvage, en Afrique du Sud, selon le Safari Club International (SCI). Connu pour avoir déjà conduit diverses actions de lobbying auprès des autorités publiques depuis sa fondation, et notamment au sujet de l'importation de trophées exotiques, le groupe avait engagé des poursuites judiciaires contre le gouvernement, pour bloquer l'interdiction de l'importation des trophées de chasse de 2014.
Selon les chiffres obtenus par un vaste recensement effectué à l'échelle de tout le continent africain, dans les savanes, les populations d'éléphants ont chuté de 30% dans 18 pays d'Afrique, rien qu'entre 2007 et 2014. Il n'en reste plus désormais que 350 000.
Au Zimbabwe, le déclin des éléphants est plus réduit en comparaison à certains pays voisins : 6% seulement de la population a disparu, tandis que les populations semblent avoir atteint une certaine stabilité en Zambie. Des résultats encourageants, qui pourraient se traduire aujourd’hui par un lâcher de lest au niveau des restrictions sur la chasse.