Jeudi dernier, des lycéens du lycée Michelet, à Montauban, ont carrément écrit une lettre au président de la République. Leurs doléances ? Faire passer une loi afin que le mot « chocolatine » fasse son entrée dans tous les dictionnaires, rapporte La Dépêche du Midi.Même si l’efficacité de cette demande adressée au Président Hollande est peut-être douteuse (selon nous, il aurait plutôt fallu envoyer la lettre à l’Académie Française afin que les Immortels se penchent directement sur la question), elle a le mérite de raviver le débat, et de poser une vraie question : pourquoi le terme de « chocolatine » est-il absent de certains dictionnaires, quand
une part non-négligeable des locuteurs de la langue Française en font l’usage quotidien ?
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Pas du pain, mais du feuilletéLes académiciens s’accordent pour dire que, puisque le Français est une langue vivante qui évolue, c’est l’usage qui crée le mot. Or, de nombreuses personnes disent « chocolatine », dans le sud-ouest de la France mais également au Québec, pour parler de
la pâtisserie préférée de Jean-François Copé. L’absence de la chocolatine dans les pages de ces dictionnaires semble donc tout simplement nier, ou tout au moins ignorer, l’usage qui en est fait.
Cependant, pour les défenseurs de la chocolatine, la revendication va bien au-delà de ces banales considérations linguistiques : selon eux, ce terme est beaucoup plus logique que celui de « pain au chocolat »… Tout simplement parce que cette appellation ne décrit pas correctement la viennoiserie !
« Ce n'est pas du pain, c'est du feuilleté ! » avance l’un des jeunes lycéens militants auteur de la lettre dans les pages de
La Dépêche.
Pas la peine, donc, de tenter de couper la poire en deux avec « pain au chocolatine » pour satisfaire les deux camps : le pain désigne un aliment constitué de farine, d’eau et de levain, rien à voir avec la pâte feuilletée qui contient du beurre (et pas de levain).
Certains éditeurs de dictionnaires ont déjà intégré le mot « chocolatine » dans leurs pages, tardivement puisque l’usage de ce mot est attesté depuis le milieu de XIXe siècle. Ainsi, le mot est entré dans Le Robert en 2007 et au Larousse, en… 2011. Cependant,
il reste encore du pain sur la planche avant que ce mot soit adopté par tous les dictionnaires, selon ces jeunes !
En attendant, on espère que François Hollande sera sensible à cette revendication, et qu’on verra aussi l’usage du mot “couque au chocolat”, joli terme affectionné par nos voisins Belges, consacré par les ouvrages de référence.