Une étude remet en cause les bienfaits d’une consommation régulière de vin, recommandée pour ses vertus cardiaques. Le mythe du vin serait il en train de s’estomper ?
Crédits : il21
Une récente étude américaine publiée par The Lancet (revue scientifique), remet en cause l’affirmation qu’une consommation régulière d’alcool aurait des bienfaits sur l’organisme.
Après plusieurs années de recherche effectuées dans 195 pays, financée et appuyée par la fondation Bill & Melinda Gates, le constat est sans appel. Le résultat analysé de 1990 à 2016 montre l’ampleur du désastre : « En 2016, la consommation d’alcool a conduit à 2,8 millions de morts et a été le principal facteur de risque pour la mortalité prématurée et le handicap parmi les personnes âgées de 15 à 49 ans ».
Pourtant depuis 2015 le Pr Tim Stockwell, directeur du Centre de recherche sur les addictions à Victoria, et ses collègues, alarmaient déjà sur les conséquences de cette affirmation infondée : « la plupart des études qui, par le passé, ont montré un bénéfice d’une consommation modérée étaient biaisées ». Les études regroupaient indifféremment des anciens buveurs aux non-buveurs pour le Pr Stockwell « beaucoup d'anciens buveurs étaient auparavant des buveurs modérés, et s'ils ont cessé de boire ou réduit leur consommation, c'est parce qu'ils n'allaient pas bien ».
Pour que ces affirmations soient exactes, le Pr Tim Stockwell conseille de regrouper essentiellement les buveurs modérés (moins de trois verres par jour), que les non-buveurs (en 2012, une étude présidée par le Pr Shelton montrait l’évidence d’une forte consommation de tabac et un niveau social économiquement bas chez les abstinents).
Le vin : réel bienfait sur l’organisme ?
Depuis de nombreuses années, les grandes organisations propageaient les prétendus bienfaits du vin à qui voulait bien l’entendre. Quelles sont les propriétés reconnues dans le vin ? Analysons.
Le vin est à l’origine un jus de raisin qui une fois fermenté, libère deux substances : le polyphénol, et l’éthanol. Le polyphénol est un antioxydant naturellement présent dans les fruits et les légumes. Les polyphénols ont la particularité de lutter contre le vieillissement cellulaire, de contrer les maladies cardiovasculaires, de prévenir certains cancers, voire l’ostéoporose. Jusqu’ici, rien à signaler ! Seule ombre au tableau, l’éthanol ! Il s’agit d’une molécule qui, une fois transformée par le foie, se transforme en acétane, libérant des résidus hautement toxiques pour les cellules hépatiques. Par la suite, cette substance perturbe le bon fonctionnement hépatique, entraînant à la longue des lésions : C’est la stéatose hépatique (connue également comme maladie du foie gras ou nash).
Fort heureusement, le vin n’est pas la seule ressource d’antioxydants. Plutôt qu’endommager votre foie, essayez de miser sur des aliments riches en polyphénol qui ne vous causera pas du tort : La framboise, le thé vert, le cacao, le chocolat noir, la fraise.
En plus d’en contenir, ces aliments contiennent une plus forte teneur en polyphénol que le vin rouge ! Donc plus d’excuses !
Alcool et cancer : une liaison dangereuse
Une consommation même modérée d’alcool aurait des effets dévastateurs sur la santé. Un rapport, publié en début d’année par la société américaine de cancérologie (ASCO), faisait le lien entre la consommation d’alcool et le risque accru de cancer. Ces révélations ont été défendues par le journal of clinical oncology : « les plus grands risques sont concentrés sur les catégories de ceux qui boivent beaucoup ou modérément. Certains risques de cancers persistent, même à des petites consommations ».
Les cancers en questions ? Le l’oropharynx, la bouche, l’œsophage et le sein, sont les organes les plus touchés par une dose même modérée d’alcool, révèle l’ASCO. Pour appuyer ces résultats, les médecins ont pris en compte plusieurs volumes. Ces volumes, permettent de distinguer les alcools plus ou moins forts mettant en corrélation l’impact de la quantité d’alcool métabolisée par l’organisme. Pour essayer de comprendre : 10 g d’alcool correspondent à 250 ml de pastis ou de whisky (40°) mais aussi à 250 ml de bière à 5°, et 100 ml de vin à 12° (verre ballon).
La qualité n’a rien à voir… la quantité oui !
Consommer un verre de vin par jour reste discutable selon le Pr Michel Reynaud, président du Fond Action Addiction et concepteur du site addictaid.fr. Sur une année, les personnes âgées de 15 à 95 ans qui boivent un verre d’alcool par jour, n’augmentent finalement que de 0,5 % leur risque de développer l’un des 23 pathologies recensées par les chercheurs. Par contre au-delà de trois verres par jour, le risque est net explique le Pr Reynaud : « Les gens ont parfaitement le droit de choisir de boire une fois qu’ils sont bien informés, mais qu’on ne vienne pas nous dire que la consommation modérée d’alcool est bonne pour la santé ». À deux verres par jour, ce sont 977 personnes sur 100 000 qui développent un problème de santé, et le risque continue d’augmenter pour atteindre 1 252 personnes sur 100 000 avec 5 verres par jour ».
Attention ! Rien ne vous empêche de consommer un petit verre d’alcool de façon occasionnelle cela va de soi ! Par contre, si vous savez que vous n’arriverez pas à vous contrôler, abstenez-vous ! Vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire… la balle est dans votre camp !